
L’opinion du “monde” – pourquoi pas
Dans le monde virtuel de U, construit sous la forme d’un réseau social, l’avatar d’une mystérieuse chanteuse nommée Belle excite des millions d’utilisateurs. Sous cette identité assumée, elle cache en réalité une lycéenne timide, Suzu, qui a du mal à surmonter son anxiété et à s’affirmer dans la vraie vie. Sur le U, Belle rencontre un personnage sombre, la Bête, reclus dans un château de pixels délabré et considéré par l’ensemble du réseau comme un paria. Ainsi Suzu découvrira constamment qui est derrière lui.
Le dernier long métrage sur Mamoru Hosoda (guerres d’été Et garçon et bête), l’un des personnages marquants de l’animation japonaise contemporaine, et consiste en une mise à jour à l’ère des réseaux sociaux, du célèbre conte la belle et la Bête (1756), de Jeanne Marie Lebrance de Beaumont, source inépuisable de films pour enfants. Avec un gros budget, ce nouveau film représente un saut dans la production L’hôtesse de 54 ans, dont la principale part est la représentation de l’abondance de l’océan numérique, s’organise ici comme un support de disque dur géant où flottent les avatars les plus cool comme de nombreuses espèces marines.
Un manque flagrant d’imagination
Comme indiqué précédemment dans Mirai, ma petite soeur (2018), Hosoda est un double cinéaste, pour qui réalité et fiction se heurtent sans se rencontrer. dans un belleCette opposition se répète, cette fois, entre le quotidien secret de l’adolescente et sa présence enflammée sur les réseaux. Malheureusement, si la sensibilité d’Hosoda penche davantage vers la représentation de la vie quotidienne, pour laquelle il privilégie l’animation 2D fantastique traditionnelle, en revanche elle ne parvient pas à donner une quelconque consistance au monde virtuel, qui se caractérise par l’afflux de formes d’une grande laideur, en raison du désir de surcharge et d’utilisation de la mauvaise technologie numérique.
Les scènes se déroulant dans U montrent également un manque patent d’imagination, une incapacité à représenter l’ubiquité numérique et le vertige. Essentiellement, nous pensons qu’Hosoda est un réaliste handicapé, notamment à cause de son ambition de parler à la jeune génération « numérique » dans un langage et des symboles qu’il ne maîtrise pas forcément.
Film d’animation japonais de Mamoru Hosoda (2h02).