La photographe suisse Sabine Weiss, naturalisée en France en 1995, est décédée à l’âge de 97 ans. Sa famille et son équipe ont annoncé dans un communiquéMercredi 29 décembre. Dernière représentante du courant de la photographie humaniste française, l’artiste vivait sa vie de photographe de mode et de publicité, mais c’est pour son travail personnel en noir et blanc, poétique et émotionnel, qui se déroule dans la rue, notamment à Paris. Que Sabine Weiss est bien connue. Encore moins que Robert Doisnow, Willie Ronis ou d’autres figures de la peinture humaniste, un mouvement qui se préoccupe de la condition des hommes et des femmes au quotidien, avec un regard bienveillant et bienveillant sur eux.
Dans ses photos, prises de vues publiques, elle témoigne de la rue populaire, des vagabonds, des amoureux. Elle aimait particulièrement travailler avec les enfants, dont elle capturait bien les jouets, les rires ou le charisme pendant son temps libre. Ce qui l’intéresse, dit-elle, c’est l’être humain. maïs Exposition au Centre Pompidou 2018 Il révèle un autre aspect plus formel de son travail, insistant sur ses qualités plastiques, jouant avec la texture, la netteté, l’opacité, la lumière et le contraste.
Cette modeste petite femme aimait à dire qu’elle se considérait comme une artisane, pas comme une artiste, et n’a pas éprouvé longtemps le besoin de le révéler.
Sabine Weber est née à Saint-Gingolph, en Suisse, le 23 juillet 1924. Son père est un chimiste qui fabrique des perles artificielles. A douze ans, elle s’achète un petit appareil photo avec son argent de poche. “Je n’aimais pas beaucoup étudier, je n’ai pas fini le lycée”», a-t-elle déclaré dans un entretien avec Karolina Lewandowska, conservatrice au Cabinet de la photographie du Centre Pompidou, dans le catalogue de l’exposition qui en a résulté. Elle décide de devenir photographe à l’âge de dix-sept ans.
Elle travaille pendant trois ans dans sa formation artistique dans l’atelier de la famille Boissonnas à Genève : elle y fait des estampes, des lavages, des glacis et des retouches. Ce n’est pas là qu’elle exerce son regard, mais elle a été élevée dans une famille d’amateurs d’art et sa mère l’emmenait souvent voir des expositions.
En 1945, elle décide d’ouvrir son propre atelier, et un an plus tard, pour des raisons “Personnel”J’ai déménagé à Paris. Pendant quatre ans, elle a été l’assistante, photographe de mode et de selfie de Willie Maywald. En parallèle, dès son arrivée, elle prend des photos dans la rue, en se promenant dans la ville, souvent de nuit.
En 1950, elle prend à elle seule des photos de vitrines (elle travaille des années au Printemps, à chaque changement de décor). Elle fait beaucoup de publicité et de costumes, souvent en couleurs. Elle a commencé à photographier des enfants sur un terrain vague près de chez elle à la porte de Saint-Cloud.
Elle n’hésite pas dans l’industrie photographique. “Je n’ai pas eu beaucoup d’opportunités, j’ai beaucoup travaillé”, elle dit. Mais avec son mari, le peintre américain Hugh Weiss, il fréquente les milieux artistiques, peintres et musiciens. Elle a réalisé de nombreux tableaux pour des artistes, de Georges Braque à Alberto Giacometti ou Nikki de Saint Phalle. Ainsi que des écrivains, musiciens et comédiens tels que Françoise Sagan, Romy Schneider, Jeanne Moreau, Brigitte Bardot, Charlie Parker…Par hasard, un jour de 1952 alors qu’elle montrait ses selfies dans Vogue, elle rencontre Robert Doisneau qui remarque son travail et la fait rejoindre l’agence Rapho, qui regroupe de grands noms de la photographie humaniste comme Willy Ronis ou Edouard Boubat. Une image dont vous vous sentez proche : « Ce qui m’intéresse vraiment, ce qui me touche, c’est un petit vieux qui vient chercher sa petite vieille, une image dans laquelle on peut se sentir en confiance. C’est la sensibilité : on voit l’hésitation dans une ou plusieurs des joies de l’autre. C’est la seule chose qui me plaise vraiment”, capturé pour la presse en 2018 au Centre Pompidou.
Sabine Weiss parcourt également le monde pour ses reportages. C’est en travaillant sur Les Coptes en 1983 près de Louxor qu’elle l’a filmé la Le petit égyptiendevenir un symbole.
Le fondateur de Ravo, Charles Radu, lui a ouvert les portes aux États-Unis. Elle est allée travailler pour plusieurs magazines américains, Holiday, Newsweek, Time, Life… et aux Etats-Unis elle a été montrée pour la première fois, au milieu des années cinquante du siècle dernier : à l’Art Institute de Chicago en 1954 et au Walker Arts Center à Minneapolis. Sept de ses photographies ont ensuite été présentées dans l’exposition collective de European Post-War Photography au Museum of Modern Art de New York, en 1953, et Edward Steichen, directeur de la photographie au Museum of Modern Art, a sélectionné trois de ses photographies. Exposition famille humaine.
Cependant, à cette époque, elle ne s’intéressait pas à la série : “J’ai publié mes photos dans des magazines et cela m’a suffi”, a confié à Sabine Weiss, Carolina Lewandowska. Jusqu’en 1978 et une exposition personnelle à Arras, organisée à l’initiative du peintre Kijno au Centre Culturel Noroît, “inspiration” : “Tu m’as vraiment laissé voir ce que je faisais”, comme tu dis. Sur l’insistance de Robert Doisneau, elle fait alors le premier acte de relecture de ses portraits. Cette galerie rétro ouvre une longue série d’expositions.
Ces dernières années, avec l’avènement du numérique, elle a abandonné ses appareils photo : «Je n’aime plus les appareils, je ne comprends rien”, dit-elle dans Podcast J’ai réalisé à l’occasion du prix Women in Motion qui récompense en 2020. “Le numérique, j’en ai fait beaucoup depuis quelques années, c’est très pratique”, elle a ajouté. Mais les photos sont restées dans les cartons : “Je ne l’ai pas utilisé.” Puis elle se consacre au développement de son entreprise. “J’ai vécu une vie très heureuse, c’était épanoui. J’ai eu un beau mari pendant 58 ans [Hugh Weiss est décédé en 2007, ndlr]Et le travail que j’ai adoré, c’est génial.”, a-t-elle déclaré à cette occasion.
c’est dedans Musée de l’Elysée A Lausanne (Suisse) que Sabine Weiss a décidé Faites don de vos archives, soit 200 000 négatifs, 7 000 papiers contact, 2 700 tirages vintage, 2 000 tirages modernes et 2 000 diapositives.