Stromae est toujours un maître de la mise en scène ! Quel sentiment de surprise et d’émotion auquel nous ne nous attendions pas. Dimanche soir, après sept ans d’absence et deux mois avant la sortie de son album “Plusieurs” Le 4 mars, suivi d’une tournée, Stromae a donné sa première interview depuis des années avec Anne Claire Coudray, sur TF 1 pendant 20 heures.
Totalement sage et magnifiquement jeune à 36 ans, dans un costume sombre classique et une cravate sur une chemise légère, le caprice du pull de l’année dernière s’est transformé en une queue de cheval. Mais alors que l’entretien était un peu bouleversant, tout est soudain devenu aussi magique qu’à chacune de ses apparitions : lorsque le journaliste lui a posé une question sur son état de santé et les étapes de sa dépression à l’issue de sa dernière tournée en 2015, le L’artiste belge, sans bouger, a répondu sans prévenir, Sans sourciller, bien assis dans son siège… dans une chanson.
Il fallait s’y attendre, car la musique était là, mais quel est le timing : Stromae avoue plus efficacement en chantant qu’en parlant. Comme s’il répondait simplement à la question, il a noué ses lignes et le toucher a fait écho : j’ai parfois eu des idées suicidaires Et je n’en suis pas fier / On pense parfois que c’est le seul moyen de les faire taire. Le titre s’intitule « L’Enfer » et en ce moment de comédie purement musicale, presque cinéma, cette façon de chanter sans quitter la table, Paul van Havre a tout dit sur l’agonie.
Un vrai moment télé. On s’y attendait et on a fini par s’en méfier. Stroma n’allait-il pas donner une interview comme tout le monde ? Au début, ça l’était. Oui, l’impulsion est « revenue ». Son mariage, son enfant de 3 ans, mais pas complètement développé, une vie errante parfois “pas très intéressante”, et le besoin de travailler avec d’autres artistes, de Bigflo & Oli à Orlsan “Pour soulager la pression” du succès phénoménal de ses deux premiers albums “So We Dance” et “Square Root” et cinq ans de folie continue avant l’épuisement et une maladie liée à la drogue pendant sa tournée, il a terminé au Rwanda, le pays de son père absent, l’inoubliable « Papaoutai ».
Il a parlé de sa mère, “Elle nous a fait partir en sac à dos, au Mali, au Mexique, partout”, et il voulait que son nouvel album “Multitude” fasse grandir ces “grooves” dans le monde. Mais cette dernière question, ce silence, la chanson “Hell” restera. Un nouveau single, après “Santé”, qui a été immédiatement publié sur les plateformes. L’enfer et le retour du paradis.